LUCIEN HERVÉ RODOLF HERVÉ
PRIX LUCIEN HERVÉ ET RODOLF HERVÉ
ASSOCIATION DES AMIS DE LUCIEN HERVÉ ET DE RODOLF HERVÉ

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PARCOURS

Lucien Hervé est l'un des rares photographes à allier philosophie humaniste et pensée architecturale. Ses cadrages en plongée, ses vues en oblique, un certain dépouillement et une volonté d'abstraction caractérisent un style photographique très différent de celui de ses contemporains.

Le photographe Lucien Hervé a disparu le 26 juin 2007 dans sa 97ème année. D'origine hongroise, László Elkán arrive à Paris en 1929. Attiré d'abord par la peinture, la musique et la mode, il commence à photographier en 1938 pour Marianne Magazine. Militant actif à la CGT et au Parti Communiste, dont il est exclu à deux reprises en 1938 et 1947, c'est en cohérence avec ses convictions qu'il rejoint, dès 1940 après son évasion du camp de prisonniers de Hohenstein, les rangs de la Résistance et du Mouvement national des prisonniers de guerre et déportés, sous le pseudonyme de Lucien Hervé. Proche de l'école humaniste française d'après guerre, dont font également partie Robert Doisneau et Willy Ronis, la carrière de Lucien Hervé prend un tournant décisif après sa rencontre avec Le Corbusier en 1949. Photographe attitré de l'architecte jusqu'au décès de ce dernier en 1965, Lucien Hervé est alors reconnu comme l'un des plus grands photographes d'architecture. Il collabore avec les architectes Alvar Aalto et Oscar Niemeyer, il est connu pour ses très belles images de Chandigarh, Brasília ou du Thoronet. Mais il photographie aussi les grands chantiers parisiens, du siège de l'Unesco à la pyramide de Louvre. Parmi ses dernières photographies sont celles de son appartement parisien. Durant sa carrière de soixante ans il a eu de nombreuses publications et expositions dans des galeries et des musées à travers le monde.

Virginie Chardin

Repères biographiques

1910
7 août, naissance de László Elkán à Hódmezővásárhely, Hongrie, fils de Lajos Elkán, négociant en cuir, conseiller municipal, et de Nelly Ritscher.

1923
Parallèlement à ses études de piano, il commence à pratiquer la lutte gréco-romaine et beaucoup d’autres sports.

1928
Départ pour Vienne où il fait des études d'économie politique. Parallèlement, il suit des cours de dessin à l'Académie des Beaux-Arts.

1929
Il rejoint son frère à Paris et fréquente assidûment les musées. Pour un court laps de temps il devient employé de banque.

1932
Il travaille comme modéliste pour des maisons telles que : Patou, Rochas, Lelong, Paquin, Worth, etc.

1934
Il est membre de l’équipe de France de volley-ball qui bat l’Allemagne en compétition officielle. Il adhère au Parti communiste français.

1935
Il est très actif lors des grèves dans la haute couture. Il est permanent syndical (CGT) puis élu secrétaire général de l’Union des syndicats du VIIIe arrondissement de Paris.

1937
Il obtient la nationalité française.

1938
Il est exclu du Parti communiste français. Il commence à travailler avec Nicolas Müller, photographe hongrois, en qualité de rédacteur des textes des reportages photographiés pour Marianne Magazine. Septembre - Müller quitte la France, suite aux accords de Munich.

1939
Après le départ de Müller, il devient lui-même reporter-photographe pour Marianne Magazine. Appelé sous les drapeaux, au cinquième régiment d’infanterie, il est photographe de l’armée sous les ordres du colonel de Lattre de Tassigny. Mariage avec Mado Ferrand.

1940
Le 4 juin il est fait prisonnier sur la plage de Dunkerque. Pendant sa captivité à Hohenstein (Prusse-Orientale), il s’initie à la peinture. Porte-parole de la résistance au camp des prisonniers.

1941
Il s’évade en septembre et rejoint l’armée secrète à Grenoble. Responsable des ravitaillements des chantiers de haute montage, plus tard il appartient au maquis du Vercors. Il se fait appeler Lucien Hervé dans la Résistance. Parallèlement, il fait de la peinture.

1943
Réintégré dans le PCF clandestin. Il est appelé à Paris pour diriger l’activité clandestine du MNPGD (Mouvement national des prisonniers de guerre et des déportés).

1945
Il travaille à la direction du MNPGD, tout comme François Mitterrand. Il devient adjoint du président de la Croix-Rouge française. Divorce de Mado Ferrand. Il continue de peindre.

1947
Il est exclu du PCF. Il travaille épisodiquement comme affichiste de cinéma. Il recommence à photographier et collabore avec les magazines : France Illustration, Point de vue, Regards, Lilliput.

1949
Il fait la connaissance du révérend père Couturier, qui le présente à Matisse et lui conseille de se rendre à Marseille pour photographier l’Unité d’habitation de Le Corbusier. Il envoie à Le Corbusier les six cent cinquante clichés pris en une journée. En réponse Le Corbusier, lui demande de devenir son photographe.

1950-1955
Mariage avec Judith Molnar (1950). Il photographie régulièrement pour Le Corbusier et pour de nombreux autres architectes : Alvar Aalto, Marcel Breuer, Kenzo Tange, Richard Neutra, Oscar Niemeyer, Aulis Blomstedt, Bernard Zehrfuss, Jean Balladur, Georges Candilis, Henri Pingusson, Michel Écochard et pour des constructeurs tels que Jean Prouvé.

1955
Il accompagne Le Corbusier à Chandigarh et photographie aussi à Ahmedabad.

1957
Naissance de son fils Daniel Rodolf Hervé.

1959
Il photographie l’Escorial et l’architecture populaire méditerranéenne en Espagne pour la réalisation de deux ouvrages qui ne verront pas le jour.

1961
Deuxième voyage à Chandigarh et en Inde. Il profite des contrats avec la Fédération française d’Électricité, la revue « Architecture d’Aujourd’hui » et des « Éditions Gallimard » pour parcourir le monde : Japon, Cambodge, Sri Lanka, Turquie, Grèce, Crète, USA, Mexique, Pérou et Brésil.

1962
Chargé par la direction de l’institut d’archéologie au Moyen-Orient, il photographie les sites archéologiques en Syrie, au Liban et en Iran.

1965
Premiers signes de la sclérose en plaques. Mort de Le Corbusier.

1966-1970
Il réalise des collages en utilisant souvent ses photographies. Il continue ses recherches sur l’abstraction en photographie commencées au début des années 1950.

1970
Voyage en Belgique pour réaliser avec Pierre Puttemans les photographies d’un livre sur l’architecture moderne en Belgique, souvent accompagné et aidé par son fils. À partir des années 1970, membre de nombreux jurys de diplômes d’écoles d’architecture.

1985
À l'occasion de son exposition au Musée Réattu dans le cadre des Rencontres Internationales de la photographie à Arles, il reçoit la médaille de la ville d’Arles.

1988
Mention spéciale du jury du mois de la photo à Paris, suite a son exposition dans la Grande Halle de la Villette.

1992
Chevalier de la Légion d‘honneur.

1993
L’Académie d’Architecture de la Ville de Paris lui remet la Médaille des Arts Plastiques.

1994
Chevalier des Arts et des Lettres.

2000
Grand Prix de photographie de la Ville de Paris. Décès de son fils Daniel Rodolf Hervé, photographe et vidéaste.

2001
Il est élu membre de l’Académie des Arts et des Lettres « Széchenyi » à Budapest.

2004
À la mémoire de leur fils Rodolf, il initie avec son épouse Judith, le prix « Lucien Hervé et Rodolf Hervé ».

2007
Il décède le 26 juin à Paris dans sa 97ème année.